Je m’appelle sœur Mireille-Angèle ILUNGA, j’ai 35ans, je suis une religieuse du Saint Sacrement de Valence, d’origine congolaise, en mission en Tanzanie.
Je viens d’une famille catholique pratiquante. J’avais 8 ans lorsque j’ai commencé à me dire que plus tard je deviendrai religieuse, afin d’être au service des enfants défavorisés et avoir une vie de prière régulière; en grandissant, mon désir a continué à prendre forme et à m’envahir.
A 14 ans, tout en poursuivant mes études secondaires, j’ai commencé à cheminer avec une congrégation qui était proche de ma maison, qui recueillait chez elles des filles et fillettes abandonnées (des rues). J’aimais beaucoup cette congrégation.
Quelques années plus tard, grâce à ma meilleure amie, j’ai découvert l’adoration du Saint Sacrement comme lieu de contact direct avec le Christ et source de paix profonde, ceci a fait que lorsque j’ai entendu parler des religieuses du Saint Sacrement, je n’ai pas hésité à entrer en relation avec elles. Cela fait huit ans que je suis religieuse dans cette famille religieuse et je suis très heureuse de me préparer à mon engagement définitif (vœux perpétuels).
L’appel de la vie religieuse est un don gratuit de Dieu, qui suscite au cœur l’action de grâce et l’émerveillement.
Ma vocation a été portée par un environnement familial croyant et pratiquant, et je rends grâces au Seigneur pour mes parents .
La première “étincelle” eu lieu lors d’un passage à Lourdes, j’avais 15 ans.
Mais c’est au contact des Sœurs du Saint Sacrement, avec qui j’ai vécu 4 années de ma jeunesse à Dombasle sur Meurthe – entre 1956 et 1960, que le Seigneur a frappé plus fort à la porte de mon cœur :”Et toi, que veux-tu ?”
Le 3 Octobre 1961, fête de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, j’entrais au postulat des Sœurs du St Sacrement à Valence.
Vœux temporaires le 8 mai 1964 et le 31 août 1969, je donnais un”oui” sans retour au Seigneur.
Me voici, 50 ans plus loin !! Tout au long de ce parcours de fidélité, le Seigneur m’a conduite : prière, Parole de Dieu, Eucharistie, adoration du St Sacrement ont été ma force et ma source, à la suite de Pierre Vigne et de mes sœurs religieuses apostoliques. C’est aussi à travers le service des frères que j’ai vécu le don de ma vie.
Je rends grâces au Seigneur pour ma mission d’infirmière, de 1970 à 2008, qui fut ma mission principale. Durant toutes ces années, il m’a été donné de soigner, d’accompagner tant de frères et sœurs malades ou âgés, ainsi que des familles. À travers toutes ces relations, j’ai beaucoup reçu, de leurs témoignages de foi, de confiance, de sérénité et de paix.
Durant les vingt premières années de ma vie religieuse, je me suis aussi investie dans la catéchèse auprès des enfants de classe primaire.
Aujourd’hui, avec la Vierge Marie, je ne peux que chanter :
“Le Seigneur fit pour moi des merveilles, Saint est son Nom”
Sr M. Th. Moinier, dans le bulletin de la Paroisse Ste Marie en Pays du Sel (2014)
J’ai l’impression d’avoir toujours eu ce désir intérieur de donner ma vie d’une manière assez radicale.
Dans ma famille, la foi chrétienne a une grande place : la Messe du dimanche est le moment de ressourcement régulier, qui oriente toute la vie ordinaire. Pas de grands discours sur Dieu, mais j’ai été marquée par la certitude de mes parents que Dieu nous précède, nous accompagne, nous attend, et qu’il compte sur nous pour travailler à un monde plus solidaire, plus juste…
La beauté de la création et de la musique m’a ouvert aussi des horizons… en particulier celui de la prière.
La mort accidentelle d’un camarade de classe, lorsque j’étais au lycée, m’a provoquée à chercher mes raisons de vivre, mes raisons d’espérer. Moment pas facile mais très constructif aussi. A l’aumônerie du lycée, un prêtre a été là pour écouter les questions que mes amis et moi, nous nous posions.
C’est à 15 ans que j’ai eu l’occasion de parler pour la 1ère fois à mes parents du désir de donner ma vie à Dieu ; ils ne se sont pas moqués de moi et mon père m’a seulement mis les pieds sur terre : « termines d’abord tes études, apprends un métier, passe ton permis de conduire, et ensuite si tu veux… »
J’ai choisi des études d’assistante sociale comme une réponse à cette aspiration : comme Jésus, servir les autres, travailler à plus de justice, au rapprochement entre les personnes, entre les pauvres et les riches…
Après un an de travail professionnel, j’ai choisi de tout quitter pour entrer dans la vie religieuse : pour que ce soit toute ma vie et non seulement par un travail que je sois engagée au service du grand dessein d’Amour de Dieu pour l’humanité. Et aussi pour répondre à un appel fort à la prière. J’ai choisi la communauté des sœurs du Saint Sacrement, attirée par la spiritualité eucharistique et missionnaire ; il y a 3 ans, j’ai fêté mes 25 ans d’engagement.
La suite de Jésus Christ est une aventure pleine de surprises ! J’apprends à le laisser guider ma vie, à lui faire confiance, à regarder les personnes et les évènements avec son regard à Lui.
Je suis née en Moselle en janvier 1941, pendant la guerre, dans une famille de quatre enfants dont je suis la benjamine. Mes parents habitaient une ferme et nous avons travaillé avec eux.. Une famille chrétienne, pratiquante ; souvent mon père nous parlait de l’Histoire Sainte apprise à l’école. J’ai connu la vie du Roi David et bien d’autres choses encore….
Toute jeune, j’aimais aller avec ma famille à la messe du dimanche. Après, j’allais distribuer le presse catholique. J’étais éblouie par la beauté de l’église et des chants. À l’école primaire j’étais toujours volontaire pour les ventes. J’aimais rencontrer les gens de mon village et rassembler les jeunes de mon village pour aller danser.
Comment peut naître une vocation ? À 9 ans, j’ai fait ma première communion. J’ai dit à Jésus “je ferai ce que tu voudras”. À 16 ans, à l’occasion d’une mission, j’ai pris conscience que Jésus me demandait de vivre une vie chrétienne plus intense par la prière. À 21 ans, je suis entrée chez les religieuses du Saint Sacrement, attirée par l’Eucharistie et l’Adoration du St Sacrement. J’ai fait l’expérience de la maladie, qui m’a permis de “mûrir” ma vocation.
Première mission à Dombasle sur Meurthe (1965-1975), envoyée pour faire la catéchèse. J’ai trouvé beaucoup de bonheur auprès des enfants, des familles, sans oublier les temps de formation sur l’ex-doyenné.
En 1975, je suis envoyée dans le diocèse d’Avignon, à Cavaillon, où je suis restée 30 ans. Pendant 10 ans, j’ai travaillé au CCAS comme aide-ménagère, passionnée de rencontrer des personnes âgées, les collègues de travail et de faire avancer la profession. Pour raison de santé, j’ai dû cesser cette activité.
En 1986, en concertation avec l’évêque et les supérieures, je suis mandatée pour accompagner la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) sur le Vaucluse, comme religieuse fédérale. J’ai beaucoup apprécié le travail, les réflexions en équipe avec des parents, des prêtres, des religieuses, des séminaristes. J’ai rencontré beaucoup de jeunes de milieu populaire qui ont grandi dans la Foi, en demandant le baptême, la communion, la confirmation.
Ce qui a permis cette rencontre avec Dieu ?: la révision de vie, les sessions régionales, les récollections … Des jeunes ont pris des responsabilités dans le mouvement comme permanents à Paris ; Jean-Luc, qui habitait notre quartier, est prêtre aujourd’hui !
En 2006, je suis envoyée à Dombasle et j’accompagne un groupe de personnes dans la lecture des Psaumes ainsi qu’un groupe de la Fraternité Eucharistique Pierre Vigne. Je suis toujours en lien avec la mission ouvrière diocésaine.
50 ans de vie religieuse ! Un cheminement avec Dieu …
C’est croire et faire l’expérience de Dieu dans le quotidien. Lui se fait le compagnon de ma route, dans les joies comme dans les épreuves de la vie. Il est “mon bouclier”…Il me donne sa grâce. La vie religieuse apostolique exige aussi de prendre du temps pour faire “retraite”, pour relire sa vie.
C’est aussi se laisser accompagner par d’autres personnes. La vie communautaire est un soutien pour la vie de prière. La vie ensemble est parfois aussi “épreuve”, mais Dieu veille… L’eucharistie est la source et la force de nos communautés, qu’elle construit et fait grandir chaque jour. L’expérience de ma responsabilité en JOC m’apprend à chercher l’étincelle de Dieu dans la rencontre de l’autre.
Une consigne bien-venue de notre fondateur, le Bienheureux Pierre Vigne :
“Les sœurs chercheront tous les moyens pour conserver entre elles ce précieux trésor de l’Amour mutuel.”
Que Jésus et la Vierge Marie m’aident à continuer ma route dans l’Amour de mes frères.
Sr Yvonne Marie Houpert, dans le bulletin de la Paroisse Ste Marie en Pays du Sel (2014)